Au début de l’année 1973 se préparait un phénomène. Un incroyable triomphe de la scène parisienne.
Et une nuit de Janvier, vers onze heures et demie, trois monstres sacrés du théâtre poussent la porte du Coupe-Chou. C’étaient Michel Serrault, Pierre Mondy et Jean Poiret. Ils étaient accompagnés du directeur du Palais-Royal d’alors, Jean-Michel Rouzière. Ils avaient leurs habitudes au Coupe-Chou, Poiret, Serrault et Mondy… mais ce soir-là, ils allaient rester jusqu’à 6 heures du matin !
Il faut dire qu’ils étaient en pleine répétition d’une pièce qui allait fêter les retrouvailles du célèbre duo. Cette pièce, c’était bien sûr : « La Cage aux Folles ». Un triomphe sans précédent, et d’ailleurs, sans successeur. « La Cage » sera jouée 5 années consécutives au Palais Royal, puis deux ans aux Variétés.
Mais n’anticipons pas. Pour l’heure, personne ne pouvait prédire le succès à venir. Personne, pas même le directeur du théâtre qui avait déjà prévu une pièce pour la saison suivante. D’ailleurs, tout n’était pas au point, il y avait encore des problèmes à régler… « La Cage » n’était pas prête.
Et les séances de travail se poursuivaient au Coupe-Chou.
« Dans une salle du fond pour être tranquille » réclame Poiret. Bien sûr, on les installe à la Bibliothèque. C’est studieux, une bibliothèque. Il fallait, d’ailleurs, retravailler le dernier acte de la pièce.
Et tout en mangeant, Poiret et Serrault improvisaient les répliques qui allaient faire hurler de rires mille personnes, tous les soirs pendant sept ans ! Et Serrault répétait son rôle au restaurant, il rentrait petit à petit dans le personnage de Zaza Napoli, il travaillait ses regards langoureux, ses battements de cils, et il faisait de l’œil au client de la table d’à côté… qui commençait à s’inquiéter pour de bon. Ce malheureux client finissait par chuchoter à Christian et Francis, les directeurs du restaurant :
« Il a changé de bord, Serrault ? »
« Non, il travaille. »
« Ah ? drôle de boulot ! »
Et le client replongeait le nez dans son assiette, tandis que Serrault continuait ses œillades. De son côté, Mondy était songeur, il discutait des costumes avec Jean-Michel Rouzière.
« Les robes de Serrault ne vont pas… la perruque non plus, d’ailleurs… Excuse-moi, Michel, mais tu es trop belle, on dirait Edwige Feuillère. Il faut tout refaire. »
« Tu veux que je ressemble à Yvette Horner, c’est ça ? » interroge Serrault, faussement indigné.
« Rassure-toi, tu n’es pas obligé de te mettre à l’accordéon ! »
Dans son coin, Rouzière ne mangeait pas de bon appétit. En bon directeur, il était en train de calculer ce que cette histoire de robe allait lui coûter. Il ne savait pas, bien sûr, combien ça allait lui rapporter. Ah, les affres de la création !… Et puis, il était tracassé, ce directeur.
« Mes enfants, dit-il, le titre ne va pas ! »
Poiret s’inquiète : « Qu’est-ce que vous reprochez à la « Cage aux Folles » ?
« C’est vulgaire ! et puis on va avoir les homos sur le dos, il faudrait quelque chose de plus drôle, et de plus élégant aussi. »« Et vous avez une idée ? »
L’œil de Rouzière s’allume. Visiblement, il n’attendait que cela. Avec un petit sourire de contentement, il finit par dire :
« Oui, il faudrait appeler ça : « Prout » !
Mondy, qui était en train de porter sa fourchette à sa bouche, s’arrête net. L’œil de Poiret s’arrondit, Serrault ne sait pas quoi dire… Bref, tout le monde est médusé.
Et Rouzière enchaîne : « C’est drôle, ça, Prout, non ? mais attention, avec un point d’exclamation ! »
« Avec un point d’exclamation ? »
« oui…
« alors, là, évidemment, avec un point d’exclamation, ça change tout ! »
« c’est amusant, non ?… non ?… enfin, c’est une idée, comme ça… »
« Et qu’est-ce que tu disais, Pierrot, à propos de la robe de Michel ?… » interrompt Poiret. Bref, l’idée de Rouzière n’a pas été retenue… Ce titre est désormais libre, avis aux auteurs !…
Et la séance de travail s’éternisa ce soir-là jusqu’à six heures du matin. Seuls dans le restaurant, ils ont peaufiné « la Cage aux Folles ». Christian Azzopardi et Francis Nani se sont couchés bien tôt ce matin-là, mais on ne bâtit pas des légendes toutes les nuits… Ni dans tous les restaurants.
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